Les couloirs humanitaires en France

Reportage de la télévision italienne sur les couloirs humanitaires en France, en réponse à l'appel du Pape François.

Un couloir humanitaire en réponse à la tragédie des migrants

Traduction du reportage :

Pape François : « J’encourage à ce que l’on continue de s’engager pour accueillir et héberger des réfugiés et émigrés, et pour favoriser leur intégration. N’oublions pas que ce problème des réfugiés et des migrants est actuellement la plus grande tragédie depuis la Seconde Guerre mondiale. »

Journaliste : « La France a entendu et concrétisé un grand nombre d’appels du Pape François en faveur des réfugiés. À la suite de l’Italie, nos cousins français ont en effet signé, eux aussi, un protocole instaurant un nouveau couloir humanitaire pour ceux qui cherchent à fuir la guerre en Syrie ».
Président François Hollande : « L’accueil des réfugiés est une obligation morale et juridique inscrite dans notre constitution. Si j’ai tenu à ce que ce projet d’accueil et de solidarité avec les réfugiés soit signé à l’Élysée, c’est parce que cette initiative est en accord avec les valeurs de la France. »
Journaliste : « Voilà ce qu’a souligné M. Hollande, Président de la République française ».
Père Carlos Caetano, c.s., Directeur du Service National de la Pastorale des Migrants et des Personnes Itinérantes : « Nous n’avons pas le droit de faire comme si nous ne voyions pas ces frères et sœurs d’autres cultures et d’autres religions – mais membres de la même famille humaine que nous – qui souffrent et cherchent à échapper à des situations dramatiques, et il nous faut chercher à leur proposer un accueil humain, fraternel et généreux. »
Journaliste : « D’ici un an et demi, 500 réfugiés, en majorité Syriens et Irakiens, qui sont actuellement au Liban, arriveront en France et obtiendront le statut de réfugiés. Des fonctionnaires français vont se rendre dans les camps de réfugiés libanais pour prendre contact avec les réfugiés répondant aux conditions d’asile. Une fois que les plus vulnérables auront été recensés (familles, femmes seules avec enfants, personnes âgées ou handicapées, victimes de la torture), les réfugiés arrivés dans un but humanitaire seront accueillis par des communautés, des paroisses ou des citoyens particuliers et seront immédiatement orientés vers des parcours d’intégration et d’apprentissage de la langue française. Ainsi que l’a rappelé M. Hollande, la France est le deuxième pays après l’Italie à créer ces couloirs humanitaires ».
Journaliste : « Si on a plus d’intégration, on aura moins de morts. C’est ce que doit viser l’Europe, mais peut-être aussi l’ensemble du monde ? »
Père Gaetano Saracino, Recteur Mission Catholique Italienne à Paris : « Nous savons évidemment qu’en s’exprimant, le Pape François n’établit pas de lien de ce genre mais qu’il souhaite néanmoins des initiatives tout à fait concrètes qui ne se limitent pas au domaine religieux mais soient au service de l’humanité tout entière. Ce que je veux dire, c’est que l’intégration n’est pas d’un côté une forme de paternalisme et de l’autre un maintien de la dépendance, mais qu’elle doit permettre une vraie rencontre, une promotion véritable, qui procure à l’humanité le courage de la coexistence, l’intelligence du partage et lui permette d’accepter l’altérité. Nous sommes vraiment tous embarqués dans le même bateau, que l’on soit de ce côté de la porte ou en train d’y frapper, et nous voulons tous être sauvés. Nous ne pouvons pas nous en tirer à moins. »
Journaliste : « Les réfugiés effectueront le voyage de leur pays natal vers la France par avion et non par bateau. Cinq organisations promeuvent ce protocole signé avec l’État français : la Communauté Sant’Egidio, la Fédération protestante de France, la Conférence épiscopale française, l’Entraide protestante et le Secours Catholique ».
Père Carlos Caetano, c.s. : « Il ne faut pas cacher, bien entendu, que la crise des réfugiés dissimule bien des questions, bien des peurs. Mais nous ne pouvons laisser ces peurs entraver notre capacité de solidarité. Ce projet est donc un signe, le signe qu’en dépit d’un climat difficile au niveau européen et mondial, d’un climat de peur et de terrorisme, il est possible de rester fidèle à ces valeurs de fraternité qui font aussi partie des valeurs fondamentales de la République française. »
Journaliste : « M. Hollande a déclaré qu’il fallait lutter contre l’indifférence qui est notre principal adversaire en cas de crise. Mais il y a quelque chose de pire que l’indifférence : c’est l’intolérance qui consiste à refuser d’accueillir et à s’appuyer sur les peurs pour empêcher la solidarité. Pour rappeler cela, un accord de collaboration a également été signé entre le gouvernement français et la Communauté Sant’Egidio ».

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