Une nouvelle traduction du Notre Père : “Ne nous laisse pas entrer en tentation”
La nouvelle traduction de la Bible présente une modification notable de la sixième demande du Notre Père : Ne nous soumets pas à la tentation devenant ne nous laisse pas entrer en tentation. Explications en 2013 par le père Jacques Rideau qui était, à l'époque, directeur du service national de la pastorale liturgique et sacramentelle.
La décision de modifier la prière du Seigneur n’allait pas de soi : d’abord parce qu’elle est la prière la plus mémorisée par les fidèles, ensuite parce que la traduction en usage a fait l’objet d’un consensus œcuménique. Il fallait donc de sérieuses raisons pour ce changement.
Le verset concerné est très complexe à traduire. Les exégètes estiment que derrière l’expression en grec du texte de Mt 6, 13 et Lc 11,4 se trouve une manière sémitique de dire les choses. Aussi, la formule en usage depuis 1966 : » ne nous soumets pas à la tentation », sans être excellente, n’est pas une erreur d’un point de vue exégétique.
Mais il se trouve qu’elle est mal comprise des fidèles parmi lesquels beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal. Or, ce ne peut pas être le sens de cette sixième demande. Ainsi dans la lettre de Saint Jacques il est dit clairement : Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu’, Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » Jc 1, 13.
D’où la demande réitérée d’une traduction qui tout en respectant le sens du texte original n’induise pas une fausse compréhension chez les fidèles.